Le Delirium du papillon

Clown caustique
(en salle comme en rue)
Déconseillé aux moins de 10 ans / 70 min

Il existe une chambre blanche.
À l’intérieur de cette chambre, il y a Typhus et ses fantômes.
À l’intérieur de Typhus, il y a un papillon qui ne demande qu’à sortir.
Êtes-vous prêts à le voir s’envoler ?

Une immersion burlesque et grinçante dans les arcanes de la folie, à la rencontre d’émotions brutes

Écriture et jeu : Emmanuel Gil
Mise en scène / Composition musicale : Marek Kastelnik

Contact :
Amélie Godet
06 75 78 02 84 // amelie[-@-]artenprod.fr

 

La Presse en parle :

Le Delirium du papillon – Théâtre du Grand Rond
Typhon brusque

Publié le 11 Septembre 2016

Découvert à Ramonville, Typhus Bronx revient en configuration salle, au théâtre du Grand Rond. Il tire sa révérence sous les applaudissements d’un public souriant, quoique secoué par « tous ces moments d’intimité oppressive » avec lui partagés. Avec lui ? Ses nombreux lui, plutôt. Clown de son état et schizophrène par choix artistique, Typhus Bronx conjure la solitude de sa cellule en se démultipliant. Même que dans la gamme clown, il n’est pas toujours gentil gentil, et plutôt conseillé à partir de 10-12 ans ; sans doute Stephen King prenait-il bonne place sur sa table de chevet, avant qu’un amour mal dosé pour des membres de son entourage ne l’oblige à enfiler la camisole de force.
Pastille n°7 du festival de rue de Ramonville, la conquête était assurée – comme elle le fut cette année même à Aurillac où Le Delirium du papillon s’avérait, à en croire une spectatrice  devenue groupie, difficile à voir sans s’installer très longtemps à l’avance…
« Mes fantômes de ma tête »
Ils sont nombreux et nous en sommes. Etrange paradoxe que cet espace clos, carcéral, dont le quatrième mur est résolument à terre : si Typhus est l’enfermé, le public l’est aussi, promu hallucination, multitude de petites voix et visages nés d’une caboche un rien fêlée – de ces fêlures qui laissent, disait l’autre, passer la lumière.
Typhus Bronx jubile, entreprend de grosses papouilles baveuses et conte sa joie aux barreaux de sa cage, aux murs blancs de sa chambre, à sa table et à nous autres, infortunés fantômes à qui le clown dédie quelques saillies plus ou moins poétiques. Que de (ré)jouissances, voici venu le jour de sa « délibération » ! D’où, sans doute, ce dîner royal offert par la maison – purée et saucisse industrielles permettant moult expériences chorégraphiques, et qui l’occuperont pendant un temps déraisonnable.
On a beau la sentir venir, la déconstruction identitaire fonctionne et devient particulièrement intéressante sur la fin, lorsque le dédoublement éclate en diverses personnalités, dont certaines mériteraient quelques minutes supplémentaires, tant elles régalent (et échappent à une dichotomie assez entendue, ce que Typhus rappelle lui-même, du reste). En équilibre au-dessus des abîmes – l’enfance éternelle des fous, l’intelligence sournoise des psychopathes, la hargne des affreux (sales et méchants) – le funambule aliéné cherche une occasion d’envol, un gage de légèreté : des ailes de papillon. On veut croire avec lui qu’il finit par les trouver.
Un spectacle blanc sombre : synthèse chromatique, on le sait, de toutes les couleurs du spectre. Une vaste, réjouissante et triste – clownesque en un mot – quête d’évasion.

Manon Ona